« Paysages de la transition énergétique / 2015 »

Commanditaire : CAUE de Haute-Savoie (74)

Conception, réalisation : Isabel Claus, ingénieure-paysagiste
 
Photographie, montage, aide à la réalisation : David Desaleux

Son : Antonin Chaplain

Etalonnage : Olivier Dassonville

Vidéo HD, 9′ / Rhône-Alpes / 2015

Projet vidéo réalisé dans le cadre du commissariat de l’exposition « Paysages du XXIème siècle, que fabriquons-nous  aujourd’hui ? », production du CAUE de Haute-Savoie, 2015.

Réalisation du teaser : Eric Chevillard et Isabel Claus

La réalisation du film répond à plusieurs objectifs :

Questionner l’habitabilité des paysages produisant de l’énergie,

posée par la simple présence de silhouettes humaines dans les cadrages : quelle est la place de l’homme dans ces nouveaux paysages ? Qu’est-ce que ces paysages génèrent spontanément comme mouvements, gestes (recherches de repères, épuisement de la marche, repos, actions)? Ces nouvelles énergies créent-elles des espaces de vie intéressants à vivre ?

Donner à voir une typologie des paysages de l’énergie,

en les mettant à égal (sortir de la réduction des ENR à l’éolien ou au PV) et dans un quotidien de vie.

Questionner l’échelle de production

Dans un jeu de rapports d’échelles et d’actions de la vie quotidienne, la présence ou disparition humaine questionne l’échelle de production (marche substituée par la voiture, recherches de repères dans des champs).

Bousculer nos représentations photographiques habituelles du paysage, souvent désincarnées.

Combien de photographies professionnelles, qu’elles soient libres ou dans le cadre d’observatoires photographiques de paysages par exemple, intègrent des silhouettes humaines dans leur cadrage ? Malgré la légitime difficulté technique de l’exercice, la représentation abondante de paysages évacuant toute présence humaine questionne. Quelle représentation des paysages véhiculons-nous? En mesurons-nous les conséquences dans nos représentations sociales et nos comportements (par exemple la privatisation de la vue sur un paysage par les choix d’habitat)? Le XXIème siècle proposera-t-il un changement dans l’oeil esthétique et culturel des photographes ?

Explorer physiquement et de façon spontanée des sites de transition énergétique
TOURNAGE :

les questions et la découverte prévalent à l’analyse. Les gestes sont directs et réactifs aux lieux, sans écriture préalable : les sites sont découverts en même temps qu’ils sont filmés. Intuitivement, certains sites dont la production à grande échelle interroge, ont conduit à des mises en scène faisant disparaître les corps dans les paysages.

POST-PRODUCTION :

A l’inverse du tournage, la post-production et le travail sonore particulièrement, sont très orientés et directifs. En s’inspirant des sons récoltés sur place, la bande-son accentue le caractère naturel ou artificiel des lieux et joue de ce croisement (sons de criquets et du grésillement électrique de la centrale solaire en Ardèche ou aseptisation sonore de l’ombrière du parking). Ils participent à guider ce qui a été ressenti sur site de l’habitabilité et du confort des lieux. D’autres sons sont parfois ajoutés, pour palier des manques (chèvres et tronçonneuse dans un bois dédié au sylvopastoralisme) ou renforcer un effet visuel (clapotis imperceptibles devant l’impression de lac au-dessus de la centrale solaire de grande échelle).

UN DES ENJEUX DES PAYSAGES DE LA TRANSITION ÉNERGÉTIQUE SEMBLE ÊTRE CELUI DE SORTIR D’UNE APPROCHE SEULEMENT TECHNICISTE DE L’INNOVATION.